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Retrouvé sur le Web : Philippe Reinhart, mémoires d'un résistant

Le terrain de clotte - jeudi 15 juillet 2010 - « Qui ose gagne » était la devise des parachutistes S.A.S. M. Philippe Reinhart fut l’un d’entre eux.

Cette formule, il l’a faite sienne pendant toute la guerre.

Un article de Ouest-France, publié à l’occasion du Cinquantième anniversaire du Débarquement, nous a permis de retrouver trace de Philippe Reinhart alias Sœur Philippe à Neuilly sur Seine.

Son aventureux passage à la Clinique des Augustines de Malestroit alors qu’il était un parachutiste S.A.S. blessé avait retenu toute notre attention et nous tenions vraiment à en savoir plus.

Rendez-vous fut donc pris et c’est très amicalement que Philippe Reinhart nous accueillit à son domicile et accepta de répondre aux questions auxquelles Olivier, Etienne et Julien avaient songées. Il avait eu la délicatesse de regrouper à notre intention un ensemble d’anciens articles de presse consacrés à celles qui lui avaient sauvé la vie : les religieuses Augustines de Malestroit et leur admirable supérieure. Mère Yvonne-Aimée.

Philippe Reinhart est né en 1925 dans une famille de négociants en café et coton d’origine suisse, installée au Havre. Avec la progression allemande, ses parents décident de partir dans le sud de la France et de s’installer à Marseille. C’est donc là qu’ if poursuivit des études supérieures, préparant le concours d’entrée à l’Ecole militaire de Saint-Cyr. L’idée de faire une carrière militaire le séduisait.

D’une famille très patriote et très gaulliste aussi, Philippe Reinhart fait rapidement le choix de rejoindre l’un de ses oncles qui était à Londres. Celui-ci avait été fait prisonnier en 1940 et avait réussi à s’évader d’Allemagne début 1941 pour finalement gagner l’Angleterre en passant par la Russie. Là, il avait été intégré aux bureaux du B.C.R.A. (Bureau Central de Renseignements et d’Action à [‘Etat-Major du Général de Gaulle à Londres). Cet exemple familial a indéniablement influencé Philippe Reinhart. « Quatre membres de ma famille avaient fait le choix de partir à Londres sans qu’aucun d’entre nous ne se fût concerté. Et c’est donc à ma grande surprise que j’ai pu retrouver l’un de mes cousins germains parmi les parachutistes S.A.S. Par contre, alors que son mari écoutait Radio-Londres régulièrement, l’une de mes grand-mères, très favorable au Maréchal Pétain, ne comprit jamais mon choix ni l’aval de mon père. Ils sont d’ailleurs restés fâchés jusqu’à sa mort ».

M. Reinhart, qui n’a alors que 18 ans, décide donc de joindre la France libre. I! choisit de passer avec un ami de son oncle, M. d’Harcourt, par l’Ariège, la vallée de Puigcerda avant de gagner enfin l’Espagne. D’Harcourt avait été envoyé par de Gaulle en France pour accomplir une mission pour la Résistance et devait rejoindre Londres. Philippe le suivit. Parti de Marseille, son périple débute vraiment le 8 février 1943, jour où il franchit la frontière espagnole, pour ne se terminer en Angleterre que le 24 juillet suivant… Intercepté par les autorités espagnoles, il fut finalement relâché après trois mois de prison à Barcelone, tant était important le nombre de personnes arrêtées et dont le gouvernement espagnol devait assurer la surveillance.

Parti de Gibraltar, il voyage à fond de cale dans la chaleur. La traversée est longue, d’autant qu’un détour par l’Irlande s’impose pour atteindre l’Ecosse. Les alertes, prévenant d’un éventuel bombardement aérien, sont nombreuses.

Après avoir été interrogé dès son arrivée sur les réelles motivations qui l’avaient conduit jusqu’en Angleterre, Philippe réussit à être recruté au sein des parachutistes S.A.S. « A mon arrivée, je fus interné comme tous les nouveaux venus. Les Anglais étaient avides d’informations sur ce qui se passait sur le continent et ils cherchaient à en obtenir le maximum en interrogeant les derniers arrivés. Une technique très habile pour dépister les espions avait été vraisemblablement mise au point. Pour ma part, je fus questionné très gentiment par un officier anglais. Quant à mon intégration au sein des S.A.S., ce fut en grande partie le fruit du hasard. À priori venant d’une ville portuaire, je me serais plutôt vu dans les fusiliers-marins. Mais il n’y avait pas, paraît-il, de place pour moi ». Philippe Reînhart est finalement incorporé le 1er août 1943. « La plupart d’entre nous, précise-t-il encore, avait entre 18 et 23 ans ; toutefois un groupe important était composé d’hommes d’âge mûr, entre 30 et 40 ans ».

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Source : Centre d'Etudes "René-Nodot"

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